Matthieu Rougé, aumônier des parlementaires

Notre invité a bien failli faire de la politique ou être enseignant… A-t-il trouvé un mélange des deux dans les fonctions qu’il a finalement choisi d’occuper ? Il y a trente ans, en 1994, il est ordonné prêtre. Une vocation qui serait née dans l’enfance. Lui qui a grandi à New York, son père était haut fonctionnaire, sa mère a travaillé pour Robert Schuman, fondateur catholique de l’Union européenne.

D’abord vicaire de l’église st Séverin à Paris, en l’an 2000 il devient secrétaire particulier du cardinal Lustiger. Une relation de confiance qui lui ouvre les portes de la basilique Ste-Clotilde, dans le 7e arrondissement de Paris, à deux pas du Palais Bourbon et devient aumônier des parlementaires. Un rôle qu’il conservera jusqu’en 2012 et qui lui vaut alors le surnom de “confesseur des politiques”.

Messe, pèlerinages, rassemblements, SMS en cas de défaite, la fonction est large et le mène au plus près du pouvoir, de dîners en rendez-vous sous les ors de la République, jusqu’en février dernier où il est reçu à l’Élysée. Emmanuel Macron consulte les cultes avant son projet de loi sur la fin de vie.

Il aime citer l’abbé Pierre qui était député après la Seconde Guerre mondiale ou le chanoine Félix Kir, maire de Dijon à la même époque pendant 22 ans… qui laisse son nom à la boisson… Il a beaucoup étudié, la philosophie, et enseigné la théologie, dont il obtient un doctorat en 1998. Parmi ses lectures, Georges Bernanos, l’un de ses derniers livres, Petit traité d'antidéfaitisme catholique.

Son uniforme ? une grande croix, une soutane et une veste de costume comme s’il mariait ses deux fonctions : membre du clergé, proche des pouvoirs publics. Il a gravi les échelons du pouvoir ecclésiastique. Il est aujourd’hui évêque de Nanterre… Il déplore la violence croissante à l’Assemblée comme dans la société.

Évêque, théologien, et ancien aumônier des parlementaires, souvent invité à la table des politiques.

Une série en partenariat avec le journal La Croix.