Matthieu Rougé : « Si nous ne parlons pas de vie éternelle, nos contemporains ne prendront pas l’Évangile au sérieux »

[Interview] Évêque de Nanterre, Matthieu Rougé vient de publier Un sursaut d’espérance (Éditions de l’Observatoire), un essai aux allures de relecture critique du premier confinement, où il appelle à un « déconfinement spirituel ».
Publié le 13/11/2020 à 14h35, mis à jour le 13/11/2020 à 14h35 • Lecture 7 min.
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Matthieu Rougé : « Si nous ne parlons pas de vie éternelle, comment s’étonner que nos contemporains ne prennent pas l’Évangile au sérieux ? »

Matthieu Rougé, évêque de Nanterre. • ANTOINE MULLER/SP

Vous appelez à un « sursaut d’espérance » : mais qu’est-ce, au fond, que l’espérance ?

Être chrétien, c’est être une femme ou un homme d’espérance. Depuis la parution de mon livre, plusieurs interlocuteurs m’ont apostrophé : « En cette période si difficile, quelle idée étrange d’inviter à l’espérance ! » Il me semble au contraire que le langage de l’espérance est d’autant plus important à tenir que les temps sont incertains et douloureux. L’espérance est fille de la foi, comme l’enseigne saint Paul, et conduit à la charité. Elle n’est pas l’attente passive et naïve de jours meilleurs, mais la perception, dans la lumière du Christ mort et ressuscité, de l’œuvre de Dieu en train de s’accomplir sous le voile des soubresauts de l’histoire. Cette perception, à la fois laborieuse et joyeuse, donne le goût d’agir avec et par amour.

 

Confinement, déconfinement, reconfinement : nous avons le sentiment de vivre des vies en pointillé depuis le printemps. Comment retrouver une certaine unité ?

Parmi les nombreuses difficultés de ce temps d’épreuve, il y a en effet les allers et retours incessants et parfois contradictoires des annonces et des consignes. Il est inconfortable, voire décourageant, de ne

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Article paru dans :

Nos vies en pointillé

Edition du 19 novembre 2020 (n° 3925)


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