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Covid-19

Déconfinement : les évêques catholiques veulent redire la messe dès le 17 mai

La pandémie de Covid-19 en Francedossier
L'impatience grandit dans les rangs catholiques, l'épiscopat réclamant la reprise du culte catholique dès la fin du confinement.
par Bernadette Sauvaget
publié le 23 avril 2020 à 17h44

Un petit vent de fronde souffle dans l’épiscopat catholique. Même si le président de la République préfère que les lieux de culte ne rouvrent pas avant début juin (voire plus tard), les évêques réclament de pouvoir célébrer le culte catholique dominical dès le week-end suivant le 11 mai, date à laquelle devrait commencer le déconfinement de la population.

«Si les établissements scolaires et une partie des commerces peuvent reprendre leurs activités, il n'y a aucune raison de laisser les églises fermées», commente, pour Libération, Matthieu Rougé, évêque de Nanterre (Hauts-de-Seine) et membre du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF). Certains vont même jusqu'à évoquer une forme de «discrimination» si les églises ne sont rouvertes.

Les discussions, assure-t-on à la CEF, sont en cours avec les services du Premier ministre, chargé d'établir le plan de déconfinement. De leur côté, les évêques peaufinent leurs propositions pour une reprise rapide des messes célébrées en public. Parmi les pistes évoquées, il y aurait un taux remplissage des lieux de culte qui ne pourrait excéder un tiers des places disponibles. «Rien n'est arrêté pour le moment», indique une source proche de l'épiscopat, tant du côté de la décision finale du gouvernement que de la manière dont pourrait se faire la reprise des messes.

«C'est une grande souffrance pour les fidèles catholiques d'être privés de l'accès au culte», plaide Matthieu Rougé. Pour les croyants catholiques les plus pieux, l'accès à la communion est central dans leur pratique religieuse, ce qui est impossible pour le moment. Pour les évêques, il ne s'agit toutefois pas de revendiquer la tenue de grands rassemblements, tels que les pèlerinages à Lourdes.

«Il n'y a aucune dissonance avec les autres cultes en France», assure-t-on également à l'épiscopat. A la suite de leur audioconférence, mardi en fin d'après-midi, avec Emmanuel Macron, les responsables des principales confessions religieuses avaient pourtant, semble-t-il, pris acte du calendrier fixé par le président de la République.

Les revendications épiscopales risquent de se heurter au fait que la grande fête musulmane de l’Aïd-el-Fitr, célébrant la fin du mois de ramadan, aura lieu à partir du 23 mai. Il est peu probable que le gouvernement autorise la reprise du culte catholique tout en maintenant les mosquées fermées pour ce rendez-vous très important aux yeux des fidèles musulmans.

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