Aller plus loin dans l’unité – 27.01.2023
Chaque vendredi, à 7h04, 10h27 et 19h39, sur Radio Notre Dame, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, relit à la lumière de l’Evangile les temps forts de l’actualité de la semaine.
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La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens vient de s’achever. A travers le monde, elle a été l’occasion de belles rencontres et de beaux moments de prière partagée dans la communion que nous offre déjà un seul baptême dans le Christ. Dans le diocèse de Nanterre, nous avons eu notre habituelle après-midi de travail théologique entre pasteurs, diacres et prêtres, catholiques et orthodoxes. Dans la plupart des villes du diocèse des veillées de prière œcuméniques ont été organisées. J’ai moi-même participé à celle de Meudon, réunissant des Réformés, des orthodoxes russes, des Ethiopiens et des catholiques.
Trop souvent, notre désir d’unité n’est pas assez intense. Certains défendent l’idée que les chrétiens seraient d’autant plus fidèles à l’Evangile qu’ils s’accommoderaient de la coexistence de toutes les interprétations possibles de l’inspiration chrétienne. En réalité, le Christ nous appelle bel et bien à être un, comme le Père et Lui sont un (l’évangile selon saint Jean y insiste), nous appelle à former un seul corps, par Lui, avec Lui et en Lui (ce que souligne vivement saint Paul). La diversité est légitime mais à l’intérieur de l’unité de la foi et de la charité.
Comment avancer vers cette unité plénière ? Par la prière en commun, par le dialogue théologique, par l’action partagée au service des plus pauvres, par la défense commune de la dignité humaine et de la liberté religieuse. Mais il faut aller plus loin. Non pas en brûlant les étapes doctrinales de façon unilatérale, ce qui ne produirait qu’un simulacre d’unité. Mais en permettant que l’unité de foi déjà présente se traduise davantage dans la vie de nos communautés. Avec nos frères et sœurs orthodoxes, nous partageons pratiquement la même foi. Je connais des paroisses du diocèse où des catholiques participent régulièrement aux vêpres dominicales de la communauté orthodoxe. Nous pourrions déployer cela pour éprouver une proximité spirituelle qui, quoi qu’il en soit des blessures de l’histoire et des complications géopolitiques du temps présent, finira par aboutir à la communion ecclésiale. Le Christ nous appelle à l’unité et veut nous la donner : ne passons pas à côté de cette exigence et de ce bienfait.