La Constitution est faite pour protéger la vie de tous et de chacun ! – 01.03.2024
Chaque vendredi, à 7h04, 10h27 et 19h39, sur Radio Notre Dame, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, relit à la lumière de l’Evangile les temps forts de l’actualité de la semaine.
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Les sénateurs ont voté mercredi dernier dans les mêmes termes que les députés un projet de constitutionnalisation du droit à l’interruption volontaire de grossesse, ouvrant ainsi la voie à un vote définitif du Congrès dès lundi prochain. Ce vote est une source de grande tristesse et de profonde inquiétude.
Rien ne justifiait cette disposition, comme l’affirmait d’ailleurs, clairement et fermement, le rapport de la sénatrice chargée de préparer le débat du Sénat. Quoi que l’on pense de la loi de 1975, il est frappant de voir comment une loi affirmant ouvrir une possibilité d’urgence a conduit à instaurer un prétendu droit fondamental, le verrou devenant cliquet, dans une dangereuse inversion des valeurs. Il faudra se rappeler cela au moment du débat sur la fin de vie.
Beaucoup de parlementaires plutôt interrogatifs voire réservés sur cette constitutionnalisation n’ont pas réussi à résister aux pressions du politiquement ou médiatiquement correct. Il faut du coup saluer le courage de ceux qui ont tenu bon, en hommes et femmes de liberté et de vérité. Que d’autres n’aient pas peur de les rejoindre au Congrès de lundi prochain : un vote massif en faveur de la constitutionnalisation de l’IVG ne serait vraiment pas à l’honneur du Parlement français.
Un risque de cette constitutionnalisation est de fragiliser le droit des médecins à l’objection de conscience. Un amendement visant à le protéger a également été repoussé au Sénat. Il faudra donc être particulièrement vigilant sur ce point dans l’avenir, à propos de l’IVG mais aussi de l’euthanasie.
Une Constitution est faite pour fixer le socle de la vie commune d’une société. Une société qui constitutionnalise la culture de mort, qu’elle en ait conscience ou non, se fragilise elle-même en profondeur.
La plupart des parlementaires, prisonniers de l’air du temps, ont craint de se « ringardiser » par leur vote. C’est plutôt l’absence d’enracinement qui démode rapidement : le discrédit de beaucoup de nos politiques le manifeste amplement. Notre espérance et notre engagement, notre certitude, c’est que le respect aimant de la vie, en paroles et en actes, lui, ne se ringardisera jamais !