Le signe pascal – 04.04.2024
Chaque vendredi, à 7h04, 10h27 et 19h39, sur Radio Notre Dame, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, relit à la lumière de l’Evangile les temps forts de l’actualité de la semaine.
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L’octave pascal, ou la « semaine lumineuse » comme disent les orthodoxes, constitue comme un seul grand jour de fête pour célébrer la résurrection de Jésus. La lecture du récit de toutes les apparitions du Christ ressuscité aux Messes de semaine, le chant quotidien du « Gloire à Dieu », la séquence « Victimae paschali », l’envoi pascal : « Allez dans la paix du Christ, alléluia, alléluia ! – Nous rendons grâce à Dieu, alléluia, alléluia ! », donnent sa couleur particulière à cette semaine de lumière et de joie.
Le nombre des catéchumènes, devenus désormais néophytes, l’affluence aux offices de la Semaine Sainte, ont impressionné les prêtres et les fidèles mais aussi les médias. En direct sur une chaîne de télévision publique au début de la Vigile Pascale célébrée par le Pape à Saint-Pierre de Rome, j’ai été étonné et réjoui d’entendre le présentateur proposer que nous écoutions en silence le début du chant de l’Exultet, cet hymne antique et magnifique, en l’honneur du cierge pascal et surtout du Christ ressuscité.
Ces beaux moments ne suffisent pas à initier un renouveau massif de la foi dans notre pays, pas plus qu’une hirondelle ne fait le printemps. Mais ils n’en constituent pas moins un véritable signe, un bel encouragement : le Christ, hier, aujourd’hui et demain, touche et attire les cœurs, transforme la vie d’hommes et de femmes saisis, comme par surprise, par la beauté et la puissance de la Résurrection.
De manière simultanée, des attaques contre la foi et l’Eglise surgissent : je pense en particulier à la rhétorique assez agressive de ceux qui voudraient réanimer la trop fameuse « guerre scolaire ». Cette concomitance ne doit pas nous étonner : c’est quand il manifeste de la vitalité que le christianisme et sa force libératrice inquiètent ceux qui ne veulent pas entendre parler de la nouveauté de l’évangile. Cette concomitance ne doit pas non plus nous nous inquiéter ni nous durcir mais plutôt nous stimuler à témoigner sans nous lasser, avec en même temps audace et sérénité, en paroles et en actes, de la victoire toujours possible dans le Christ de l’amour authentique.