Lutter contre l’antisémitisme et pour la paix – 21.06.2024
Evêque de Nanterre, pour les Hauts-de-Seine, je suis aussi l’évêque de Courbevoie et je ne peux pas ne pas exprimer c...
Lanceurs d’alerte d’humanité – 30.09.2022
Chaque vendredi, à 7h04, 10h27 et 19h39, sur Radio Notre Dame, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, relit à la lumière de l’Evangile les temps forts de l’actualité de la semaine.
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La mise en œuvre de la convention citoyenne sur la fin de vie, sous la responsabilité du Conseil Economique Social et Environnemental commence à se préciser. Nous allons donc entrer dans la phase opérationnelle d’une réflexion qui pourra aboutir à des modifications législatives.
Si le débat commence donc à s’ouvrir dans son déroulement, je suis frappé de voir à quel point il est aussi ouvert sur le fond, tant des intervenants variés ont fait entendre leur opposition à l’aide active à mourir.
J’ai été particulièrement intéressé par l’intervention du Président de l’Ordre des Médecins, qui a émis un avis nettement opposé à l’aide active à mourir, tout en insistant sur l’objection de conscience des soignants en cas d’évolution législative.
Le sociologue Jean-Pierre Le Goff, célèbre notamment pour ses ouvrages sur Mai 68, a quant à lui déclaré : « Après la PMA pour toutes, la possibilité légale de l’euthanasie ou du suicide assisté mettent une nouvelle fois en jeu la condition humaine. La façon dont ce débat est lancé et agencé me paraît constituer une nouvelle fuite en avant sociétale pour le moins problématique, pour ne pas dire irresponsable ».
Pensons aussi à ce qu’écrit Michel Houellebecq dans La carte et le territoire, son prix Goncourt d’il y a quelques années (qui comporte une scène glaciale et glaçante d’euthanasie en Suisse), ou dans son tout récent Anéantir : y sont mis en lumière à la fois les écueils de l’acharnement thérapeutique et les bienfaits de l’accompagnement soigneux et aimant de la vie fragilisée.
Luc Ferry, en agnostique, a écrit avec vigueur : « du point de vue d’un humanisme laïque attaché aux droits de l’homme, l’équivalence plus ou moins implicite entre ‘dépendance’ et ‘indignité’ est inacceptable, pour ne pas dire ignoble ».
Ceux qui croient au ciel mais aussi ceux qui n’y croient pas sont donc ensemble des lanceurs d’alerte d’humanité et de fraternité. Puisse le mode de discernement collectif mis en œuvre leur permettre d’être pris au sérieux.