Écologie, l’appel des Semaines sociales de France


Ce que nous portons dans notre Appel aux responsables politiques, économiques et institutionnels et aux femmes et hommes soucieux du bien commun.
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Notre rencontre de Lyon sur l’écologie et la nécessité d’un changement radical, du 24 au 26 novembre derniers, a été pour nombre d’entre nous un moment puissant, poussant chacun à une conversion écologique personnelle et collective.


Ces deux jours et demi ont amplement montré que les engagements individuels, aussi essentiels soient-ils, ne suffisent pas et qu’ils doivent être associés à des actions collectives. C’est ce que nous portons dans cet Appel aux responsables politiques, économiques et institutionnels et aux femmes et hommes soucieux du bien commun à lire ci-dessous.

Les Semaines sociales de France vont rester mobilisées pour faire avancer les engagements et initiatives que nous avons listés.
Nous appelons aussi à un devoir de vigilance et d’alerte de chacune et chacun, à titre personnel mais aussi associatif, politique, professionnel, pour que des décisions ambitieuses, socialement équitables, soient réellement mises en œuvre, sans tentation de retour en arrière.
Merci de votre attention et de votre soutie
Isabelle de Gaulmyn, présidente des Semaines sociales de France

Appel aux responsables politiques, économiques et institutionnels, à toutes les femmes et tous les hommes soucieux du bien commun

Nous, chrétiens, ayant rencontré et entendu des experts, des philosophes et sociologues, des acteurs venus de tous les horizons, du monde politique, économique, religieux, ainsi que des militants, réunis du 24 au 26 novembre 2023 à Lyon, dans le cadre de la 97ème rencontre des Semaines sociales de France sur l’écologie qui nous appelle à un changement radical :

  • Nous constatons, une nouvelle fois, que la crise écologique est une crise majeure qui frappe plus durement les plus vulnérables en France et dans le monde et qui a des conséquences dramatiques sur la vie et la santé humaine ; que cette crise écologique est largement liée à l’utilisation des combustibles fossiles ;
  • nous observons une prise de conscience croissante de ces menaces et qu’un engagement à l’intérieur des institutions, politiques et économiques, notamment européennes, a commencé, mais reste encore largement insuffisant, comme le rappellent les travaux du GIEC ;
  • nous entendons depuis de nombreuses années le désarroi et la colère, en particulier des jeunes générations qui nous poussent à agir autrement et plus vite pour une véritable conversion écologique ;
  • nous nous réjouissons des graines d’espérance que constituent les initiatives concrètes du monde associatif, de certains acteurs économiques ou institutionnels, les expériences alternatives, les innovations sociales, les démarches éco-spirituelles, le militantisme social et écologiste pacifique ;
  • nous faisons nôtre l’appel à une conversion écologique personnelle et collective lancé à l’occasion de notre rencontre, par vingt organisations lyonnaises d’inspiration chrétienne et engagées dans la société et nous encourageons des initiatives similaires partout en France.
    Nous sommes convaincus du nécessaire engagement de tous dans la transition écologique, dans des démarches significatives de changements de comportement, de conversions personnelles. Nous savons qu’il s’agira d’un long chemin, qui impliquera pour nombre d’entre nous des choix parfois difficiles, mais indispensables : il n’y a pas de changement durable sans changement culturel, et de changement culturel sans changement chez les personnes, nous rappelle le pape François dans l’exhortation Laudate Deum.
    Mais, parce que nos actions personnelles et nos efforts sont non seulement liés à l’exercice de notre autonomie et de notre responsabilité, mais aussi, et surtout, aux cadres collectifs dans lesquels ils sont mis en œuvre (urbanisme, habitat, mobilité, modes de consommation et de production),
    nous voulons faire confiance aux responsables politiques, économiques et institutionnels en demandant à présent avec insistance et détermination que :
  • les engagements, en particulier en Europe, à réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre d’ici 2030 soient réellement tenus en s’appuyant sur des sentiers d’adaptation intelligibles par tous. Nous appelons en particulier les entreprises et les partenaires sociaux à s’engager plus résolument dans des options de « bascule », qui ouvrent sur des processus d’économie durable des ressources ;
  • les initiatives des responsables locaux dans les politiques d’urbanisme soient plus systématiques et audacieuses, prenant en compte les contraintes et les besoins des plus défavorisés, associant lutte contre l’artificialisation des sols, verdissement des agglomérations, renforcement des outils de mobilité durable, rénovation et création de logements sociaux correctement isolés.
  • les dispositions qui visent une planification écologique deviennent un véritable exercice démocratique pour en garantir l’acceptabilité, impliquant tous les citoyens, notamment les plus vulnérables, avec une feuille de route, pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, largement diffusée; un point rigoureux de suivi devrait être débattu chaque année ;
  • les objectifs d’ores et déjà adoptés au plan européen avec le Pacte vert soient poursuivis, sans tentation de retour en arrière, tout en organisant davantage les solidarités destinées à prévenir les inégalités sociales induites par la transition écologique. Les programmes des listes européennes en 2024 devraient mettre en lumière clairement la poursuite de ces objectifs et leurs mesures d’accompagnement ;
  • les engagements des responsables politiques au niveau mondial, en particulier lors des COP, ne se limitent pas à des déclarations d’intention mais permettent d’aboutir à des décisions « efficaces, contraignantes et facilement contrôlables » (Laudate Deum), permettant notamment d’accélérer les investissements dans les pays du sud.
    Nous appelons, dès à présent, les femmes et les hommes de bonne volonté, soucieux de la préservation de notre Maison commune à exercer leur responsabilité personnelle et collective, ici et maintenant, dans l’optique d’une conversion écologique partagée par le plus grand nombre, puis à exercer leur devoir de vigilance et d’alerte, afin que des décisions ambitieuses, socialement équitables, soient réellement mises en œuvre.
    Semaines sociales de France, décembre 2023.

Contact : semaines-sociales@ssf-fr.org 

Qui sommes-nous ? 

Depuis 1904, les Semaines sociales de France, association inspirée par la pensée sociale chrétienne, sont un lieu de formation et de débat, ouvert à tous. Au travers de colloques, de web conférences, de contributions écrites, elles s’adressent à tous ceux qui cherchent à agir en faveur du bien commun. 

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