Dossiers > Fêtes chrétiennes > La Toussaint

La Toussaint


La solennité de la Toussaint est la fête de tous les saints, de tous ceux qui sont admis à partager le bonheur de Dieu.
Temps de lecture 4 minute de lecture

D’où vient la Toussaint ?

La Toussaint n’a pas son origine dans les textes bibliques, comme c’est le cas pour la plupart des grandes célébrations liturgiques comme Noël, Pâques, la Pentecôte, …

La Toussaint a été instituée par l’Église.

Son ancêtre est une fête de tous les martyrs, célébrée en Orient à partir du IVe siècle. Elle avait alors lieu le dimanche suivant la Pentecôte à l’église d’Édesse, et le 13 mai à Antioche.

Cette fête du 13 mai fut instituée à Rome en 610, lorsque le temple païen du Panthéon dédié à tous les dieux fut transformé en église sous le nom de Sainte-Marie-des-Martyrs. Cette fête fut alors étendue à tous les saints.

En France, c’est en 835, sur l’ordre de Louis le Pieux, fils de Charlemagne, que la fête de la Toussaint fut instituée, et c’est plus tard, pour combattre la fête païenne des morts, que la date du 1er novembre dut choisie comme fête de tous les saints.

Peu à peu, toutes les Églises occidentales adoptèrent cette date.

En 1580, le pape Sixte IV en fit une grande fête chrétienne, mais c’est Pie X (+ 1914) qui en a fait une solennité, une « fête d’obligation », c’est-à-dire, une fête ou on est obligé d’assister à la messe.

Et pour nos morts ?

La fête de la Toussaint n’est pas la fête des défunts quoique ce soit la coutume d’aller au cimetière et de faire une prière pour les morts. Dans la plupart des pays, comme la France, cette fête a lieu le 2 novembre.

Comme ce jour n’est pas un jour férié, contrairement au 1er, beaucoup de gens font leur visite au cimetière le 1er novembre, ce qui engendre la confusion. Mais c’est bien le 2 novembre que chacun d’entre nous est invité à prier pour ses morts.

Quelle prière pour le 1er novembre ?

Seigneur, donne-nous des saints :
pas seulement des hommes dévoués et généreux
mais des hommes de Dieu,
des hommes pour qui Dieu est tout.
Pas seulement des hommes fraternels,
attentifs à toutes les misères
mais des hommes qui ne vivent que pour toi,
des hommes qu’on ne pourrait regarder sans te voir,
qu’on ne pourrait écouter sans t’entendre.
Aie pitié de nous, Seigneur.
Nous avons besoin de saints.
Seigneur, donne-nous des saints.

Inconnu

En route vers la sainteté

Chaque Grâce laisse ses traces dans notre vie. Toutes y déploient leurs forces célestes de telle sorte que, sans violenter notre cœur, elles le rendent irrésistiblement amoureux de Dieu. C’est particulièrement vrai pour la Sainteté, que nous célèbrerons à travers tous les saints, et particulièrement ceux et celles de notre diocèse.

Elle se décline en mille et une vertus héroïques, en témoignages vaillants des martyrs ou en humbles attitudes quotidiennes des hommes et des femmes de toutes conditions et horizons qui conjuguent l’amour parfait de Dieu avec celui de leur prochain.  

La sainteté canonisée

La lecture des documents pontificaux récents relatifs à la matière de la Sainteté canonisée nous dévoile les arcanes procéduraux mis en place par le Magistère et qui visent les candidats présumés à la Sainteté.

Tous, à commencer par la Constitution apostolique de Jean Paul II – Divinus perfectionis Magister, en passant par l’Instruction Mater Sanctorum apparue sous Benoît XVI, et en finissant par la Lettre apostolique Maiorem hac dilectionem de François, comme son Exhortation apostolique Gaudete et exultate, traitent de façon complémentaire de l’évolution de l’ensemble des règles relatives à la reconnaissance de la Sainteté, dénommée communément Causa sanctorum.

Quelle n’est pas notre surprise lorsqu’on en conclut que la Sainteté, contrairement à ce qu’on imagine habituellement, n’est pas si compliquée que cela, et surtout aujourd’hui !

C’est plutôt la procédure de sa reconnaissance officielle qui peut paraître bien complexe et, à la longue, décourageante pour les non habitués du Droit canon. Mais après tout, en quoi cela peut-il nous concerner, nous les vivants ? Pour que le procès de béatification démarre ne faut-il pas être préalablement bel et bien mort ? Prenons plutôt le temps de vivre notre Sainteté discrètement d’abord sur terre sans nous préoccuper de sa carrière post mortem. Il vaut mieux, en effet, être un saint connu seulement de Dieu et bien vivant qu’un « saint » reconnu par l’Eglise mais déjà « mis en bière » .

La sainteté du quotidien, la troisième voie

Nous nous souvenons du désir de Moïse proclamé face aux jaloux du don de prophétiser accordés par Dieu aux «externes» à leur camps des élus: «Ah! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes…» (Nb11, 25-29)

Nous pourrions encore évoquer aujourd’hui ce désir de Moïse en paraphrasant son souhait et l’élargir sur le monde entier en disant : Ah si tous pouvaient devenir saints et saintes de Dieu ! Il semblerait que cela puisse se réaliser plus facilement qu’il n’y paraît, car la reconnaissance de la Sainteté selon le pape François pourrait se faire également dans l’offrande de notre vie en faveur des autres ou d’une cause, au quotidien, y compris jusqu’à la mort tout en imitant de façon parfaite le Christ.

Pourquoi donc attendre ?

Vous n’êtes pas faits pour être martyrs ? Ce n’est pas grave. Il y en a déjà eu peut-être trop !

Vous n’êtes pas sujets à des vertus héroïques ? Pas de panique. Il y en aura sûrement d’autres encore après !

Engagez-vous sur la troisième voie ! La voie d’oblatio vitae. Frappez à la troisième porte d’accès ! La Sainteté qui vous y attend sera la même. Déjà vous deviendrez plus attentifs aux saints « de la porte d’à côté » pour reprendre la très suggestive formule du pape François. Mais surtout vous pourrez en devenir vous-mêmes pour les autres et ça compte.

Car vivre avec les saints d’à côté au quotidien, c’est déjà bien mais en devenir nous-mêmes, c’est encore mieux ! Ensemble entrons dans l’ère de la Sainteté !

Elle est peut-être la dernière chance pour notre monde. Saisissons-la donc en toute beauté !

Rejoignons le mouvement de Grâce qui nous fera constamment renaître à Dieu et à nos frères et sœurs dans la pratique assidue de l’abnégation à l’exemple du Christ. Bonne Sainteté à tous !  

Père Robert Lorenc

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner