Qui est Mgr Matthieu Rougé ?
Mgr Matthieu Rougé est l’évêque de Nanterre depuis septembre 2018.
Il est né le 07 janvier 1966. Etudiant à Rome, formé au Séminaire pontifical français et à l’université pontificale grégorienne, il fut ordonné prêtre le 25 juin 1994, nommé évêque le 05 juin 2018, puis consacré le 16 septembre 2018.
Il est membre permanent de la Conférence des évêques de France.
Quels ont été les ministères de Mgr Matthieu Rougé avant sa nomination ?
- Vicaire de la paroisse Saint-Séverin – Saint Nicolas, Paris (1998 – 2000)
- Professeur à la faculté Notre-Dame de l’Ecole cathédrale (1999)
- Secrétaire particulier du Cardinal Jean-Marie Lustiger (2000 – 2003)
- Curé-recteur de la basilique Sainte-Clotilde, Paris (2003 – 2012)
- Directeur du service pastoral d’Etudes Politiques (SPEP) (2004 – 2012)
- Année sabbatique à Madrid (Université San Dámaso Madrid) (2012 – 2013)
- Curé de la paroisse Saint-Ferdinand – Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus. Doyen des Ternes (2013 – 2018)
La bulle de nomination de Mgr Matthieu Rougé
François, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à notre fils Matthieu Rougé, du clergé parisien, jusqu’à présent curé de la paroisse Saint-Ferdinand des Ternes, choisi comme évêque de Nanterre, salut et bénédiction apostolique. Tournons nos cœurs vers les réalités d’en haut, car bien que l’Église soit comme un grand navire voguant sur la mer de ce monde, battu par des flots de tentations divers, Nous ne l’abandonnons pourtant pas, mais Nous la gouvernons en ayant de tout cœur confiance dans le Seigneur, Nous fiant à celui qui a posé sur Nous cette charge, et portant par lui qui est tout puissant ce que Nous ne pouvons pas porter par Nous-même (Cf. saint Boniface, Épîtres, 78). Nous fondant sur ces motifs de sollicitude pastorale, Nous Nous soucions des besoins spirituels du troupeau de Nanterre qu’il Nous faut accompagner, lui qui, après le transfert de son précédent évêque le vénérable Frère Michel Aupetit, à l’Église métropolitaine de Paris, attend un nouveau pasteur et un administrateur de sa vie diocésaine. Nous avons pensé à toi, cher Fils, qui as fait preuve de qualités spirituelles et humaines paraissant te rendre apte à assumer cette charge. Aussi, en vertu de Notre autorité apostolique, après avoir entendu l’avis de la Congrégation pour les Évêques, nous t’établissons Évêque de Nanterre, avec tous les droits de cette charge et les obligations qui lui sont attachées. Tu pourras recevoir l’ordination épiscopale de tout évêque catholique où tu voudras hors de Rome en observant les normes liturgiques, après avoir professé la foi et juré fidélité à Nous et à Nos successeurs, conformément aux saints canons. Nous voulons, cher Fils, que tu informes de ces dispositions de Notre décret le clergé et le peuple de cette communauté ecclésiale, pour qu’ils t’accueillent comme maître spirituel avec un grand respect. Que le Seigneur t’accorde d’être un pasteur attentif, veillant avec le plus grand soin sur le troupeau du Christ, prêchant le dessein de Dieu au grand et au petit, au riche et au pauvre, à toutes les conditions et à tous les âges, autant que Dieu t’en aura donné la possibilité, à temps et à contretemps, insistant particulièrement sur le mystère de la très sainte Eucharistie, source et sommet de la vie de l’Église, enseigné par ta parole, défendu par ta fermeté et manifesté courageusement par toute ta vie.
Donné à Rome, près de saint Pierre, le cinq juin de l’an du Seigneur deux mille dix-huit, de notre Pontificat le sixième.
François, Pape
Le blason et la devise de Mgr Matthieu Rougé
Le blason de Mgr Matthieu Rougé reprend des couleurs de celui des Hauts-de-Seine, qui évoquent également l’eau du baptême et le sang de l’eucharistie : « C’est lui, Jésus-Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang » (1 Jn 5, 6). Le poisson est le premier signe de reconnaissance des chrétiens (en raison de l’acronyme constitué par le mot « poisson » en grec : « icthus », Jésus Christ, Fils de Dieu, Sauveur). L’étoile signifie l’intercession de la Vierge Marie, « regarde l’étoile, invoque Marie ! » suggérait saint Bernard. La gerbe de blé et la grappe de raisin renvoient à l’eucharistie mais aussi au pain dont sainte Geneviève de Nanterre a rassasié les Parisiens assiégés et désemparés.
La devise de Mgr Rougé (« sursum corda ! », « hauts les cœurs ! ») se réfère à la célébration de l’eucharistie (« élevons notre cœur ! ») mais aussi à l’exhortation de saint Paul : « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu » (Col 3, 1). Elle prend également au sérieux le « cœur » humain, lieu caché et décisif de l’amour et de la foi.
16 septembre 2018, l’ordination épiscopale de Mgr Matthieu Rougé
- La vidéo de son ordination
- L’album photo de son ordination
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Frères et sœurs,
Qu’il est beau le mystère de l’Église rassemblée pour louer le Seigneur, accueillir sa parole, entrer dans son eucharistie !
Qu’il est beau et grand le mystère de notre foi au Fils unique du Père, qui vient libérer l’humanité du péché et de la mort par la puissance de l’Esprit !
Qu’il est grand le mystère de notre vocation à « annoncer les merveilles de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2, 9) !
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1. En ce jour de joie et d’émotion, je « rends grâce » à Dieu et à vous tous (cf. Col 3, 15) : merci à chacun de sa présence amicale et priante, dans la cathédrale, à la crypte, sur le parvis, dans les différentes églises du diocèse où vous êtes réunis ; merci aux représentants d’autres confessions chrétiennes et d’autres religions ; merci aux élus des Hauts-de-Seine et aux responsables politiques, leur mission est si grande et si belle au service de la dignité de toute personne humaine ; merci à ceux qui ont préparé cette liturgie ; merci aux laïcs en mission ecclésiale et aux foyers d’accueil qui contribuent tant à la vitalité de notre Église ; merci aux consacrés, dont l’engagement total est si beau et si fécond ; merci aux diacres dont le ministère est si précieux pour que nous ayons tous le goût du service ; merci aux prêtres (une de mes missions essentielles, j’en suis convaincu, est de travailler à votre bonheur sacerdotal en vue de la vitalité de toute l’Église), merci aux séminaristes d’aujourd’hui et de demain.
2. Merci à Mgr Aupetit d’être venu ordonner si fraternellement son successeur mais surtout un évêque de la « province ecclésiastique » dont il est désormais l’archevêque ! Merci aux évêques « co-consécrateurs » : Mgr Brouwet, qui unit Nanterre et Lourdes, et Mgr Nault, digne successeur de Mgr Miollis (le saint évêque de Digne évoqué par Victor Hugo sous le nom de Mgr Myriel au début des Misérables) : un évêque pour les pauvres, un évêque pour tous. Merci, Mon-sieur le Cardinal, de votre présence paternelle : je n’oublie pas notre première rencontre il y a plus de trente-cinq ans (lycéen en terminale, je venais me présenter pour la première fois au responsable des vocations du diocèse de Paris…). Merci, Mgr le Nonce, de l’attention et de la bienveillance avec lesquelles vous accompagnez l’Église en France. Merci à chacun des évêques présents, en particulier à mon anté-prédécesseur, Mgr Daucourt (Mgr Favreau, trop fatigué pour être ici cet après-midi, est en profonde communion avec nous), et aux évêques originaires de notre diocèse, Mgr Gil-son, Mgr Pansard, Mgr Dognin et Mgr Berthet. Merci à tous les évêques d’Île-de-France, en particulier Mgr Aumonier à qui je dois tant depuis tant d’années. Je salue aussi tout spécialement les évêques orien-taux, venus du Liban, d’Éthiopie, d’Égypte, d’Irak. Merci enfin au P. Hugues de Woillemont qui a veillé avec tant de zèle et de bienveillance sur le diocèse pendant ces mois de transition et qui a accepté de devenir mon Vicaire Général !
3. Frères et sœurs, je n’ai pas de programme, si ce n’est d’essayer d’être « un humble serviteur dans la vigne du Seigneur » dont je crois intensément qu’elle peut porter en notre temps beaucoup de grands et beaux fruits. Je n’ai pas de pro-gramme, mais j’ai des intentions de prière (trois et une quatrième comme disent les Écritures). Je prie d’abord pour que notre Église soit toujours plus attentive à toutes les formes de pauvreté : pauvreté matérielle, pauvreté familiale, pauvreté culturelle et, à la racine de toutes les pauvretés, pauvreté spirituelle de ne pas se savoir inconditionnellement aimé par le « Dieu et Père de notre Seigneur Jésus le Christ » (Eph 1, 3). Je prie aussi pour que notre Église soit toujours plus dynamique, audacieuse, inventive, en particulier pour rejoindre ceux qui ne connaissent pas encore l’Évangile, au moins aussi dynamique que notre beau département des Hauts-de-Seine.
4. Je prie encore que notre Église ait la passion d’éveiller les vocations, à une vie baptismale pleinement accomplie, à la vie consacrée, au diaconat, au sacerdoce. Je prie enfin pour qu’aucun acte indigne de notre humanité et de l’Évangile ne vienne souiller le visage de notre Église : dans le contexte difficile que nous savons, il nous faut cultiver avec détermination la vigilance et la rigueur mais aussi l’enracinement spirituel et sacramentel authentique qui est la plus puissante protection contre le mal.
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Frères et sœurs, je suis particulièrement touché par le témoignage de notre sainte patronne, sainte Geneviève, une femme consacrée, représentée dans notre cathédrale avec une main tournée vers le ciel et une autre vers la terre : la louange et la bénédiction, la foi et la charité, la considération des « réalités d’en haut » (Col 3, 1) pour trouver son chemin ici-bas. Elle porte dans sa main la barque qui symbolise grâce à elle la région parisienne mais surtout la barque de l’Église. Elle nous porte par son exemple de foi, de courage et d’audace. Confions-nous à sa prière et à l’intercession de la Vierge Marie, Mère de l’Église, en nous tournant vers la statue de Notre-Dame-des-Champs, la statue des premières carmélites de Paris : elle manifeste dans notre cathédrale que tout renouveau de l’Église prend sa source dans la ferveur de l’esprit.
+ Matthieu Rougé
Évêque de Nanterre