Parution de l’exhortation apostolique Laudate Deum
À toutes les personnes de bonne volonté sur la crise climatique.
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Le Pape François signe une nouvelle exhortation apostolique sur la crise climatique, 8 ans après la publication de l’encyclique Laudato si’. Laudate Deum (Louez Dieu) s’inscrit dans la droite ligne de Laudato si’ sur la conversion à l’écologie intégrale. Le Pape fait siennes les conclusions du GIEC et y dénonce le climato-scepticisme « même au sein de l’Eglise catholique » (§14). Insistant sur l’urgence de la crise, il nous exhorte à la lucidité : « Nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite et s’approche peut-être d’un point de rupture » (§2). Aussi, n’y va-t-il pas par quatre chemins : « Nous devons cesser de sembler être conscients du problème, mais n’ayant pas, dans le même temps, le courage de faire des changements substantiels » (§56). Ce texte est éminemment politique puisqu’il appelle la communauté internationale à reconfigurer le multilatéralisme (§37) et les citoyens à exercer un contrôle sur le pouvoir politique (§38). Le Pape fait l’inventaire de ce que les Conférences des Parties (les fameuses COP) ont permis ou non comme avancées. À quelques semaines de la COP 28 qui se tiendra aux Émirats Arabes Unis, l’exhortation est très claire : « Si l’on veut sincèrement que la COP 28 soit historique, qu’elle nous honore et nous ennoblisse en tant qu’être humain, on ne peut qu’attendre des formes contraignantes de transition énergétique qui présentent trois caractéristiques : efficaces, contraignantes et facilement contrôlables » (§59). Les responsabilités sont pointées. « Il faut être sincère et reconnaitre que les solutions les plus efficaces ne viendront pas seulement d’efforts individuels, mais avant tout des grandes décisions de politique nationale et internationale » (§69). Toutefois, le Pape rappelle « qu’il n’y a pas de changement durable sans changement culturel, sans maturation du mode de vie et des convictions des sociétés, et il n’y a pas de changement culturel sans changement chez les personnes » (§70). Comme dans Laudato si’, Laudate Deum revient sur des questions existentielles : « quel est le sens de ma vie, quel est le sens de mon passage sur cette terre, quel est le sens, en définitive, de mon travail et de mes efforts ? » (§33). « Il ne nous est rien demandé de plus qu’une certaine responsabilité face à l’héritage que nous laisserons de notre passage en ce monde » (§18). Finalement, une fois de plus, le Pape « invite chacun à accompagner ce chemin de réconciliation avec le monde qui nous accueille, et à l’embellir de sa contribution » (§69).