Église Notre-Dame-de-Bonne-Délivrance, Neuilly Sur seine
La « Vierge Noire » de Paris encore appelée « Vierge des âmes en peine » était honorée depuis le 11e siècle à Saint-Étienne-des-Grès, église construite sur la Montagne Sainte-Geneviève. Jean Olivier, chanoine de Saint-Étienne, fonde la Confrérie de Notre-Dame-de-Bonne-Délivrance.
La Confrérie disparait avec la Révolution. Le 12 juillet 1790 les scellés sont mis sur les portes de l’église. Madame de Carignan Saint Maurice, qui vouait une grande dévotion à Notre-Dame de Bonne-Délivrance, achète la statue et la conserve jusqu’en 1806. En 1793, incarcérée à la prison des Oiseaux, elle y fait la connaissance de la Supérieure Générale des Sœurs de Saint-Thomas-de-Villeneuve.
En 1794, les sœurs sont dénoncées comme religieuses déguisées et leur Maison-Mère, rue de Sèvres, est mise en adjudication. Madame de Carignan avertie, fait vœu de céder la statue de la « Vierge Noire » aux sœurs si ces dernières échappent à ce nouveau malheur. Ce qui se réalise : le 2 juillet 1806, la statue est installée dans la chapelle de la rue de Sèvres.
Un dernier voyage la conduira à Neuilly, ville où est installée leur nouvelle Maison-Mère en septembre 1908. Sur place, la chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Délivrance remplace une ancienne petite chapelle, vétuste. La première pierre est posée le 29 septembre 1908.
D’après la volonté des religieuses, l’architecte Humbert emprunte son plan général à la chapelle de l’ancienne Maison-Mère ; il la conçoit toutefois plus spacieuse. Une haute et large nef, couverte d’un plafond à caissons, s’ouvre de chaque côté sur les collatéraux par six arcades. La statue est placée en évidence, derrière le maître-autel près duquel sont ensevelis les restes du Père Ange Le Proust, fondateur de la Congrégation.
Le 22 juin 1910, Mgr Amette, archevêque de Paris, procède à la bénédiction solennelle de la chapelle et à la consécration du maître-autel dédié à Notre-Dame-de-Bonne-Délivrance dont la fête a lieu chaque année le 18 juillet.
Notre-Dame-de-Bonne-Délivrance a conduit bien des hommes et des femmes à la libération de ce qui les enchaînait. On l’évoque pour les prisonniers, les futures mères, les personnes soumises à la tentation. Ainsi, saint François de Sales fut libéré de ses tourments intérieurs après avoir récité le « Souvenez-vous » devant la statue ; ainsi il pourra engager son chemin vocationnel.
Puissent tous ceux qui l’invoquent entendre cette pressante invitation (inscription gravée au-dessus de la statue) : « Sur mon bras Dieu cherche ton âme, viens mon enfant ».