Qui peut se marier à l’église ?

Les conditions du mariage catholique sont très diverses et de natures multiples. Il y a des conditions humaines et religieuses :

  • qu’au moins l’un des mariés soit baptisé ;
  • avoir 16 ans minimum pour un homme et 14 ans pour une femme ;
  • être libre – c’est-à-dire, ne pas avoir déjà été marié à l’église ;
  • être en accord avec l’enseignement chrétien sur le mariage (4 piliers : liberté, fidélité, indissolubilité, ouverture à la vie) ;
  • s’engager à baptiser rapidement les enfants qui naîtront de cette union.

Il y a une condition propre à la loi civile française :

  • être marié civilement.

Faut-il être baptisé pour se marier à l’église ?

Il faut être baptisé pour se marier religieusement puisque le mariage est un sacrement et que seul un baptisé peut recevoir un sacrement.

Dans le cas où aucun des deux époux n’est chrétien, le mariage à l’église n’est pas possible. Mais une personne non-chrétienne peut se marier à l’église si elle épouse un baptisé. Elle doit être en accord avec les quatre piliers du mariage chrétien et s’engager à respecter la foi de son conjoint. Les fiancés doivent obtenir l’accord de l’évêché, qui donne une “dispense de disparité de culte“. Dans ce cas particulier, le mariage n’est pas sacramentel, même si l’engagement pris est indissoluble.

Quelle est la différence entre un mariage sacramentel et naturel ?

Mariage sacramentel et naturel ont des réalités spirituelles différentes.
Le mariage entre deux personnes baptisées, quelle que soit la confession chrétienne, donne la grâce que confère un sacrement, une force spirituelle pour la vie conjugale et familiale.
Pour qu’un mariage soit dit sacramentel, il faut que les deux époux soient baptisés.
Le mariage baptisé/non-baptisé est dit « naturel » : il créé un lien indissoluble entre les époux, mais ne donne pas la grâce du sacrement.
En revanche, dans le cas d’un mariage baptisé/non-baptisé, si la personne non-baptisée reçoit plus tard le baptême, le mariage devient sacramentel, sans aucune formalité.

Faut-il être confirmé pour se marier dans une église ?

Contrairement au baptême, la confirmation n’est pas indispensable au mariage chrétien. Le code de droit canonique demande que les fiancés soient confirmés avant de se marier, ” si c’est possible sans grave inconvénient “. En France, où la confirmation est conférée à l’adolescence, beaucoup de jeunes ne sont pas confirmés. Il y aurait donc un grave inconvénient à exiger la confirmation pour le mariage. Il est cependant préférable de l’avoir reçue puisqu’elle donne les moyens de vivre pleinement ce mariage, et les futurs époux sont encouragés à profiter de cette occasion pour demander le sacrement de confirmation.

Faut-il être marié civilement pour se marier dans une église ?

Oui. En France, il est interdit de se marier religieusement si l’on n’est pas marié civilement et ce depuis la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1904. C’est une condition du mariage obligatoire selon la loi française, et les prêtres qui dérogeraient à cette règle encourraient des sanctions pénales (code pénal art. 433.21).
Cependant, il n’en est pas de même dans d’autres pays où le mariage religieux vaut mariage civil.

Pourquoi un divorcé ne peut-il pas se remarier à l’église ?

Lorsqu’ils reçoivent le sacrement de mariage, les époux sont unis par un lien sacré indissoluble. Ce lien ne peut être rompu par le divorce. Celui-ci concerne uniquement l’union civile et n’annule pas le mariage religieux. Lorsqu’on est marié avec quelqu’un devant Dieu, on le reste jusqu’à la mort d’un des deux conjoints : Dieu ne retire pas la grâce qu’il a donnée dans le sacrement de mariage. Ne jamais s’être marié à l’église est donc une condition absolue au mariage religieux, sauf cas de veuvage ou après un procès canonique ayant reconnu la nullité du précédent mariage religieux.

Se marier religieusement, divorcer civilement et reprendre une vie conjugale avec une autre personne, cela revient à se mettre en situation structurelle et durable d’adultère : on vit avec quelqu’un d’autre que son époux(-se) légitime devant Dieu. On renie le sacrement de mariage, ce qui affecte le rapport aux sacrements dans leur ensemble et ne permet pas d’en recevoir d’autres (eucharistie, confession, …). L’Église distingue la situation matrimoniale défectueuse et la personne qui se trouve dans cette situation. La personne reste membre de la communauté chrétienne. Nul n’a le droit de la juger. Chacun doit lui témoigner bienveillance et charité fraternelle.

Un veuf ou une veuve peut-il se remarier religieusement ?

C’est possible, car le sacrement de mariage est pour la vie terrestre. Si l’un meurt, l’autre peut se remarier. On s’engage seulement pour la vie terrestre du couple. Le lien du mariage n’existe plus dans la vie éternelle. Jésus en effet a dit « À la résurrection, on ne prend ni femme, ni mari, on est comme les anges dans le ciel » (Évangile selon saint Matthieu 22, 30)

Peut-on se marier à l’église avec un chrétien non-catholique, dit “mariage mixte ” ?

Tout à fait, une personne catholique, ou même simplement catéchumène peut se marier dans une église catholique avec une personne protestante ou orthodoxe. Les deux étant baptisés, le mariage est sacramentel. Néanmoins, le prêtre qui prépare le mariage doit demander à l’évêché une « autorisation de mariage mixte ». Pour que le mariage soit reconnu par l’église catholique, il doit, en plus de l’autorisation, être « de forme canonique ».
Le catholique doit promettre de “faire son possible” pour que ses enfants soient baptisés et éduqués dans l’Église catholique, en respectant les exigences de conscience de son conjoint.

Peut-on se marier à l’église avec quelqu’un d’une autre religion, dit “ mariage dispare ” ?

Le mariage est possible, mais il faut que la paroisse demande à l’évêché une “autorisation de disparité de culte“. Elle est pratiquement toujours accordée si la personne non-chrétienne est en accord avec les éléments essentiels du mariage chrétien.
On demande à la personne catholique de faire tout ce qui dépend d’elle pour assurer le baptême et l’éducation de ses enfants dans la communauté catholique.
Dans cette situation le mariage n’est pas sacramentel même pour la personne baptisée, mais il est naturel et indissoluble.

Que pense l’Église des mariages avec quelqu’un d’une autre religion ?

Bien que les unions dispares puissent être autorisées par l’Église, elles nécessitent de grandes interrogations et réflexions.
Les unions catholique/juif sont rares, car complexes : beaucoup des rabbins refusent ces mariages afin de préserver l’identité juive.
Les mariages catholique/musulman sont bien plus nombreux et doivent être envisagés avec discernement, car ils impliquent des différences socioculturelles importantes qui induisent mode de vie différent, souvent source de conflits. C’est pourquoi, dans chaque diocèse, il y a un prêtre spécialiste du mariage musulman, qu’il est possible de consulter.

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